Jeanne et ses compagnes sont toujours d’accord

Aujourd’hui, allons à la rencontre de quatre « vieilles dames » plus que centenaires. Elles vivent sous le même toit et savent chanter ensemble. Pas vraiment une chorale mais plutôt un chœur aux voix harmonieuses. Et en plus, nous connaissons la mélodie. Un indice pour les découvrir : elles rythment notre vie quotidienne et s’expriment surtout pour les jeunes enfants et les jeunes couples ; mais parfois, elles sont plus tristes … Permettez-moi de vous présenter les cloches de notre église conçues en 1875 et baptisées le 29 avril.

Le clocher de l’église de Saint-Germain-en-CoglèsDepuis le XVIIème siècle, quinze cloches se sont succédées dans le clocher de l’ancienne église et dans l’actuel. Mais intéressons-nous à celles d’aujourd’hui. C’est vers 1873 que l’abbé Lesacher et ses paroissiens songent à remplacer les anciennes cloches : Virginie (1804) et Marie (1810). La fonderie Adolphe Havard de Villedieu-les-Poêles dans la Manche se charge de leur fabrication. Le métal des cloches précédentes est d’ailleurs réutilisé. Saint-Germain-en-Coglès voit donc arriver quatre cloches qui pèsent respectivement 1685, 1213, 841 et 60 kilogrammes. Par tradition, chacune est parrainée au cours d’une bénédiction solennelle. La grosse cloche, placée au milieu du clocher, se prénomme Jeanne-Henriette-Sidonie-Anne. Ses parrains et marraines sont la famille de Pommereul du château de Marigny et Jean Lechat. Ambroisine-Marie est nommée par Ambroise Prenveille, maire, et Marie Gouedel. Plusieurs couples sont les parrains et marraines de Mélanie-Renée-Philomène-Armandine-Héloïse. Quant à la plus petite, elle est nommée Marie-Joseph-Germaine par le recteur Lesacher.

Depuis le 29 avril 1875, combien de fois ont-elles sonné à la volée ? Impossible à déterminer. Aujourd’hui, elles ne fonctionnent que pour l’heure et les offices puisque le tocsin en cas d’incendie a été remplacé par la sirène. Une seule (la moyenne) sonne les heures, la demi-heure et l’Angélus à 7 heures, midi et 19 heures. Jeanne se met en mouvement pour le glas et les sépultures. La messe du dimanche est annoncée par Ambroisine (moyenne) et Mélanie (petite). Enfin, elles tintent toutes les trois pour les baptêmes, mariages et fêtes (Pâques, Noël…).

Ce grand vaisseau de pierre qu’est notre église domine le bourg depuis le milieu du XIXème siècle. La tour, beaucoup plus ancienne, abrite ces quatre vieilles dames qui ne sont pas prêtes de s’éteindre. Symbole de la chrétienté, elles continueront à rythmer notre vie et ses grands événements.

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