La Gare

La Gare de Saint-Germain-en-Coglès26 janvier 1872, de nombreux nuages font leur apparition dans le ciel de Saint-Germain. Ils arrivent de Fougères et passent au-dessus de la Barrière de l’Etoile, Clinchard, la Renoulière, le Rocher Jacquot… En réalité, de la vapeur s’échappe de la cheminée de la locomotive du premier train traversant la commune : la ligne de chemin de fer Vitré-Fougères (1867) se prolonge vers Saint-Brice-en-Coglès. Sur le tracé de la voie, une gare et des maisons de garde-barrière ont été construites. Au hameau de La Gare, le bâtiment principal est équipé d’une salle d’accueil, d’une lampisterie et d’un hangar à marchandises ouvrant sur un quai côté voie, les toilettes publiques se trouvant à l’extérieur. L’étage de la gare sert de logement. A proximité, maison, ferme et commerce apparaissent. Une véritable activité économique se développe autour de la gare : chef de gare (Fresnel en 1906), charretier, marchand de bois, tailleurs de pierre, débitante de boissons... Dès le début, le carrier Jean-Marie Lejeune y installe son entreprise ; il emploie bientôt plus de vingt personnes.

Les marchandises ne sont pas les seules à transiter avec ce nouveau moyen de transport. Les voyageurs, à l’ouverture de la ligne, peuvent  se rendre à Fougères ou Vitré en montant dans le train de 7h17. De retour, ils pourront en descendre à 18h02. Quant aux excursions à la mer, le dimanche, le train de plaisir qui se rend à Saint-Malo s’arrête à Saint-Germain à 4h43 (1901). En 1938, le trafic de voyageurs sur la ligne Fougères-Pontorson est fermé mais le transport de marchandises se poursuit. Alors par signature d’une convention, la SNCF autorise la municipalité de Saint-Germain-en-Coglès à installer une bascule communale en bordure du chemin d’accès à la gare.

Le travail ne manque pas pour le chef de gare : régir le transit des wagons chargés d’engrais, de bestiaux, de granit, effectuer les pesées et gérer les dépôts et enlèvements de colis. Mais le développement du transport routier mettra fin aux liaisons ferroviaires. Ainsi, le 26 mars 1987, le dernier train de marchandises entre en gare de Saint-Germain. Forcément avec un pincement au cœur, « la chef de gare » revoit les 18 années pendant lesquelles la traversée en toute sécurité de la route de Saint-Germain à Saint-Sauveur-des-Landes par le train dépendait d’elle. Et les enfants du village ne pourront plus « s’amuser » à compter les wagons ou s’émerveiller des couleurs des tracteurs tout neufs transportés par le train.

Avec la fermeture de l’activité ferroviaire, le hameau de La Gare retrouve un certain calme qui plait aux promeneurs en vélo ou à pied sur la voie devenue verte. Une exception dramatique est venue clôturer les années 90 : dans la nuit du 25 au 26 décembre 1999, LA tempête et son énergie dévastatrice traversent la commune et arrachent, entre autres, le toit et une partie du pignon d’une maison de La Gare.

A la fois patrimoine architectural et mémoire de métiers anciens, l’ancienne gare et les maisons qui l’entourent restent les témoins d’une activité économique et d’un tissu social marquants. A deux pas de La Gare, une zone d’activité cherche à se développer, son atout étant la proximité de l’échangeur de l’A84.

 

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